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mercredi 12 octobre 2016

Après le «dossier santé», le «dossier élève»?

EXTRAIT DU DEVOIR du 12 octobre 2016

RÉUSSITE SCOLAIRE

Après le «dossier santé», le «dossier élève»?

12 octobre 2016 | Isabelle Porter - à Scott | Éducation
Au-delà des résultats scolaires, le dossier de l'élève envisagé par le ministre de l'Éducation pourrait documenter des troubles d’apprentissage, des défis de motricité et des défis langagiers.
Photo: Francis Vachon Le DevoirAu-delà des résultats scolaires, le dossier de l'élève envisagé par le ministre de l'Éducation pourrait documenter des troubles d’apprentissage, des défis de motricité et des défis langagiers.
Le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx souhaite qu’une sorte de « dossier de l’élève » suive les jeunes de la garderie au primaire et du primaire au secondaire. Il croit que ce partage d’information pourra faciliter le travail des enseignants tout en augmentant les chances de réussite des élèves.
 
« Ce que je souhaite, c’est que de la petite enfance à l’âge adulte, il y ait une continuité. Qu’on n’échappe pas des éléments importants qui plus tard vont favoriser la réussite d’un jeune », a-t-il déclaré en marge de la première consultation sur la réussite éducative.
 
Au-delà des résultats scolaire, un tel dossier pourrait documenter des troubles d’apprentissage, des défis de motricité, des défis langagiers, a-t-il détaillé.
 
À l’heure actuelle, ces informations ne sont pas transférées d’un niveau scolaire à l’autre, à moins que les parents ne fassent des démarches pour s’en assurer.
 
« Tout cet investissement-là pour mieux connaître le jeune est perdu. […] On a des services tout au long de la vie [de l’élève, mais] il y a des ruptures », déplore le ministre. Au minimum, M. Proulx souhaite faire un « transfert de connaissance » entre la petite enfance et la première année et un autre « à la fin du primaire vers le secondaire ».
 
La question a d’ailleurs été soulevée durant les consultations de mardi. « Il y a une coupure entre le CPE et l’école, déplorait Jeanne, une stagiaire en enseignement au secondaire. Il faudrait un lien, un suivi. En ce moment, le parent doit transférer lui-même le dossier. »
 
La tournée de consultations du ministre Proulx doit l’amener aux quatre coins du Québec d’ici au 28 novembre. Elle servira de pierre d’assise à une nouvelle politique sur la réussite éducative.
 
Le Québec « a relevé avec brio » le défi de l’accès pour tous à l’éducation et doit maintenant relever celui de la « réussite pour tous », a-t-il dit lors de l’ouverture des travaux.
 
Élèves en difficulté
 
Lors de la première journée d’audiences à Scott, une municipalité de la MRC de La Nouvelle-Beauce, dans la région Chaudière-Appalaches, les interventions ratissaient très large : de la formation des maîtres à la formation professionnelle, en passant par la place des nouvelles technologies dans l’enseignement.
 
Malgré tout, le ministre jure qu’il n’a pas l’intention de faire une grande réforme. « Je ne souhaite pas une grande réforme. Ce que je souhaite, c’est d’identifier les leviers qu’on va pouvoir bouger pour améliorer la réussite éducative. »
 
Et ce, sans nécessairement injecter des fonds importants. « On investit 2,3 milliards en soutien aux enfants avec des besoins particuliers au Québec. Leur réussite en diplomation, c’est moins de 50 %, a-t-il fait remarquer en entrevue. Ce n’est pas un succès. Si ça ne fonctionne pas avec 2,3 milliards d’investissements, c’est qu’il y a une problématique. Est-ce que la problématique, c’est plus de dollars ? Moi aujourd’hui, ce n’est pas ce que j’ai entendu. »
 
Lors de son passage en consultation, le directeur de la Commission scolaire des découvreurs à Québec, Alain Fortier, s’est interrogé à ce propos. « Il y a des millions de dollars qui sont donnés aux EHDAA [élèves handicapés ou en difficulté d’apprentissage] et je ne suis pas certain que l’ajout d’argent va permettre d’améliorer les services », a-t-il dit.
 
« C’est sûr que plus on a des sommes, plus on peut faire des choses. Mais il faut s’apercevoir aussi que le fait d’en mettre davantage ne résoudra pas nécessairement les problèmes que nous avons. Il faut peut-être commencer à réfléchir à nos pratiques, à nos manières d’encadrer ces élèves-là, à nos manières de les accompagner. À la collaboration qu’on peut avoir avec les parents et les intervenants. »
 
Or pour les représentants syndicaux, il faut donner une chance aux professeurs. « C’est facile de dire que les enseignants doivent s’adapter. Mais quand t’as 25 enfants devant toi, dont 8 avec des plans d’intervention », fait valoir Brigitte Bilodeau, du Syndicat de l’enseignement de la Chaudière. « Pour un il faut que tu grossisses les caractères ; pour l’autre, il faut que tu donnes plus de temps. L’autre a besoin de coquilles sur les oreilles pour se concentrer. […] Ça devient tellement lourd ! »
 
Milieux en mal de livres
 
Les échanges de mardi ont aussi mis en lumière le manque d’accès à des bibliothèques dans plusieurs secteurs de la région Chaudière-Appalaches. Dans Montmagny-L’Islet, un organisme d’alphabétisation visite les familles de 29 municipalités avec une biblio-mobile, a raconté l’intervenante Manon Leclerc. « On fait de la prévention », a-t-elle expliqué.
 
« On a vu des élèves arriver à la maternelle qui n’avaient jamais tenu un crayon ou tenaient un livre à l’envers dans l’autre sens », a raconté sa collègue Martine Bélanger, de l’organisme Apprendre autrement.
 
Dans le cadre du projet qui a raflé plusieurs prix, les petits embarquent dans des autobus avec leurs parents pour une lecture partagée. « C’est vraiment un modèle qui pourrait se répandre partout au Québec », a ajouté l’intervenante avec enthousiasme.
 
« L’idée, c’est aussi de rejoindre les parents, a dit la dame. Beaucoup de parents sont analphabètes dans notre milieu. »
 
Formation à temps partiel
 
Le ministre Proulx s’est en outre montré très intéressé par l’idée d’offrir des formations professionnelles à temps partiel. Cela pourrait permettre à certains de revenir sur marché du travail, a-t-il dit. « La formation professionnelle, ce n’est pas un prix de consolation », a-t-il répété.
 
Or plus tard, le ministre a concédé que pour offrir ces programmes à temps partiel, le gouvernement devrait probablement décaisser. « Je vais faire des vérifications, mais je comprends que c’est un enjeu de financement. En bas d’un certain nombre d’heures de fréquentation scolaire, le financement n’est plus présent. Il y a peut-être un enjeu là. »
 
Mercredi, jeudi et vendredi, la consultation se déplacera en Gaspésie et aux îles de la Madeleine (les 12 et 13 octobre), puis dans le Bas-Saint-Laurent (le 14 octobre).

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