Par : Ariane Lacasse, Maison de la Famille de la MRC de
L’Islet
Voici la première d’une série
d’entrevues avec des personnes volontaires qui répondent à mes questions sur
plusieurs troubles ou maladies mentales. Voici donc les CHRONIQUES DE
L’INTÉRIEUR qui pourront vous permettre d’avoir une image claire des répercussions
que peut engendrer un trouble de santé mentale. Sachez que ceci touche plus d’une
personne sur 5 dans notre entourage! Parce que certains déséquilibres mentaux
peuvent survenir pour différentes raisons et peuvent toucher tout le monde,
voici un premier portrait intime qui rappelle l’importance de parler de ce
qu’on l’on vit et de demander de l’aide. Parfois, les symptômes d’une
maladie mentale ou d’un trouble ne sont pas évidents à reconnaître ou à
accepter, qu’ils soient légers ou intenses. C’est pourquoi l’avis d’une
personne qui a un point de vue extérieur et une bonne capacité d’écoute peut
aider. Notez qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un problème de santé mentale
pour venir me rencontrer. Si vous vivez une épreuve de quelque type que ce soit
et que vous avez besoin d’en parler, je vous écouterai avec empathie, vous
donnerai tout ce que je peux comme pistes de solutions et vous référerai au
besoin.
*Pour plus de
confidentialité, la personne interviewée a choisi de répondre sous l’anonymat.
-
Qu’est-ce
que c’est pour toi, le trouble de la personnalité limite?
« C’est comme de
l’hypersensibilité. Quand il y a trop de
choses à gérer en même temps, trop de détails, c’est très difficile à
décortiquer et ça me rend anxieuse, je me déprécie, ou je me mets en colère
facilement. C’est une carapace qui isole! Aussi, j’ai souvent besoin de
sensations fortes. J’ai une certaine facilité à faire « le
caméléon », c’est-à-dire à me changer pour l’autre, en mettant le masque
que l’autre préfère. Ça fait en sorte qu’on cherche beaucoup son identité,
qu’on a de la difficulté à se connaître vraiment. »
-
Quand
t’es-tu rendu compte qu’il fallait aller consulter?
« Je suis comme ça depuis très jeune.
Je me souviens d’avoir souvent pensé que ma mère devait me décrire à ses amies
comme étant « pas normale ». Je pensais qu’elle devait sûrement
envoyer une lettre aux écoles pour leur dire que j’étais une personne
différente des autres, donc de faire attention avec moi! (rire) Mais
chaque fois que je lui disais, elle me disait d’arrêter de penser ça. »
(…)
J’ai été amenée par mes proches à l’hôpital
en situation de crise il y a environ un an. Je faisais une crise de panique,
j’étais trop angoissée par toutes sortes de choses, des émotions trop
fortes. J’avais envie de me faire mal,
et pire…je comprends les gens qui se suicident. »
-
Comment
as-tu pris la nouvelle du diagnostic?
« J’étais tellement contente (mon chum
aussi)! J’avais peur qu’ils me disent que j’étais normale et qu’ils ne
pouvaient rien faire. J’avais peur de repartir chez moi et d’être obligée de
continuer comme ça pour le restant de mes jours. »
-
Le
traitement t’aide-t-il?
« Oui!! Avec les médicaments qui
soignent mon anxiété et mon manque de concentration, plus la thérapie, ça va
beaucoup mieux pour moi! Avant, TOUT
était grave. Je ne pouvais pas juste lâcher prise et laisser aller une
situation qui m’avait dérangée, surtout avec mes proches. Mon chum est un
saint, mais il ne faut pas lui dire! » (…)
« Maintenant je réussis à évaluer les
situations d’un œil plus extérieur et ça aide beaucoup. J’ai des outils qui
m’aident. Il faut apprendre à travailler ses pensées et à accepter ce qui se
passe autour de soi et en soi. Je suis chanceuse d’être entourée de ma famille
et d’une amie en particulier qui me soutient depuis le début et qui ne me lâche
pas, malgré mes difficultés! Mon psychothérapeute est super aussi! Sincèrement, je suis choyée et j’apprécie
beaucoup d’aspects de ma vie. Je ne lâche pas! »
Ariane Lacasse est éducatrice spécialisée et intervenante pour
le service « Accueil et Écoute » de la Maison de la Famille de la MRC
de L’Islet. Ce service est ouvert à tous et est gratuit. Si vous avez besoin de
parler à une personne de confiance et de manière confidentielle, prenez
rendez-vous. Elle se déplace à St-Pamphile tous les lundis et à
St-Jean-Port-Joli tous les jeudis, de septembre à juin. Pour plus d’informations :
418-710-0274 (cellulaire Accueil et Écoute), 418-356-3737 poste 105 ou
www.maisonfamillemrclislet.com
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