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jeudi 27 avril 2017

CHRONIQUE DE L’INTÉRIEUR - LE TROUBLE BIPOLAIRE

CHRONIQUE DE L’INTÉRIEUR -  LE TROUBLE BIPOLAIRE                                    
Par : Ariane Lacasse, Maison de la Famille de la MRC de L’Islet

Voici la deuxième des CHRONIQUES DE L’INTÉRIEUR qui pourront vous permettre d’avoir une image claire des répercussions que peut engendrer un trouble de santé mentale. Sachez que ceci touche plus d’une personne sur 5 dans notre entourage! Parfois, les symptômes d’une maladie mentale ou d’un trouble ne sont pas évidents à reconnaître ou à accepter, qu’ils soient légers ou intenses. C’est pourquoi l’avis d’une personne qui a un point de vue extérieur et une bonne capacité d’écoute peut aider.
*Pour plus de confidentialité, la personne interviewée a choisi de répondre sous l’anonymat.

-       Comment as-tu été diagnostiqué bipolaire?
En 2001, suite à ma première psychose, j’ai passé 2 semaines à l’hôpital et les médecins m’ont diagnostiqué bipolaire. Ça fait maintenant 15 ans que je vis avec les hauts et les bas de cette maladie.

-       Comment la bipolarité affecte ta vie de tous les jours?
Pour ce qui est de l’humeur je suis plus fragile.  Je prends des médicaments tous les jours, les prendrai peut-être toute ma vie (jusqu’à preuve du contraire) et c’est plutôt difficile pour moi étant donné que je ne suis pas quelqu’un de toujours bien organisé. Si j’oublie mes médicaments, ça peut occasionner des problèmes ou des rechutes.   Quand je suis dans une des deux extrêmes de mon humeur, en état de manie ou bien en dépression,  la sphère sociale de ma vie en prend un coup. C’est  plus difficile au travail ou à l’école. Tout est plus complexe, j’ai soit moins de concentration et moins d’énergie, ou bien un surplus d’énergie, mais pas de concentration. Avoir son propre rythme dans la société, ce n’est pas évident. Tu n’as pas nécessairement le goût de rattraper le train de la société, mais en même temps, tu n’as pas vraiment le choix.  Je fais beaucoup d’efforts pour pouvoir rester dans le train.
Les manies, la dépression, tout ce qui englobe la bipolarité, ça affecte tous les aspects de ma vie! La réorganisation personnelle doit être complète suite aux épisodes maniaques ou dépressifs.  Par contre, j’ai quand même une humeur stable et normale la plupart du temps. Ce sont des moments où je n’ai pas de pensées trop « poussées» dans les illusions, ni d’humeur dépressive (c’est l’état euthymique). Il m’est arrivé de ne vivre aucun épisode maniaque/dépressif pendant plusieurs années.

-       Peux-tu nous expliquer un peu plus ce que c’est que la bipolarité?
L’épisode maniaque va toujours amener plus tard une fatigue corporelle et mentale; c’est un coup de fouet pour la dépression qui survient par la suite parce qu’il y a eu une surdose d’énergie pendant plus d’un mois. Imagine que tu vis à 200% pendant 2 mois, tu risques d’être pas mal « échevelé » au bout du chemin! Lors d’un épisode maniaque, le cerveau interprète mal toutes les informations externes et internes. Beaucoup d’idées reviennent sans arrêt et sont dérangeantes. Lorsqu’on est en manie ou en psychose c’est difficile de communiquer, car rien n’est vraiment logique. C’est un gros mélange chimique désorganisé, beaucoup d’adrénaline et d’endorphine créant énormément d’impulsions. Il n’y a pas de filtre. Je pense à quelque chose, je le fais et je ne me pose pas la question de savoir si c’est correct ou non. J’ai des limites quand même, je n’infligerai pas de blessures à quiconque ou à moi-même. Il m’est arrivé d’être agressif verbalement lorsque je n’avais pas l’impression d’être compris et que je devais me répéter souvent. Je pensais que tout le monde était un peu dans le même bateau que moi; je savais qu’il se passait quelque chose de spécial et que j’étais d’une certaine façon hors du monde, mais je pensais que c’était pareil pour tous…
Suite à la phase de manie, il y a la phase dépressive qui peut durer quelques mois. Ce sont les mêmes symptômes que la dépression typique, mais c’est une conséquence de la phase manie. Je me sens affecté et amoindri par ce qui s’est passé, je réalise que j’étais sur une autre planète et que ce n’était pas la réalité. J’ai l’impression de perdre des capacités comme la créativité et l’imagination par exemple. C’est une période où j’ai beaucoup moins le goût de sortir, la motivation est difficile à trouver, ainsi que la concentration.

-     Que conseillerais-tu à une personne qui vient juste de recevoir un diagnostic de trouble bipolaire?
Fais attention à ta santé. Prends tes médicaments, c’est la première chose que tu peux faire. Essaie de continuer de voir tes proches et tes amis. Si tu consommes de l’alcool ou des drogues, c’est possible que ça ne pardonne pas. C’est à faire plus attention pour quelqu’un qui vit avec la bipolarité, parce que si on consomme trop il y a plus de chances de retomber dans le cercle vicieux de manie et de dépression. Le sport aide vraiment à faire diminuer le stress. Repose-toi souvent et essaie de bien te nourrir.

Ariane Lacasse est éducatrice spécialisée et intervenante pour le service « Accueil et Écoute » de la Maison de la Famille de la MRC de L’Islet. Ce service est ouvert à tous et est gratuit. Si vous avez besoin de parler à une personne de confiance et de manière confidentielle, prenez rendez-vous. Elle se déplace à St-Pamphile tous les lundis et à St-Jean-Port-Joli tous les jeudis, de septembre à juin. Pour plus d’informations : 418-710-0274 (cellulaire Accueil et Écoute), 418-356-3737 poste 105 ou www.maisonfamillemrclislet.com

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