Depuis la diffusion, en 2011, de la série « Naufragés des villes » pour laquelle j’ai dû vivre deux mois à Montréal avec 592$ en poche, soit l’allocation de l’assistance sociale pour un homme apte au travail, j’ai prononcé près d’une centaine de fois la conférence qui fait le récit de cette expérience particulière et marquante.
Cette conférence suscite une foule de questions de la part de l’auditoire, mais l’une d’entre elles revient sans cesse. « Quelle est la chose qui m’a le plus marqué? » Il y en a plusieurs, évidemment, mais ma réponse est toujours la même. L’incroyable force du réseau communautaire.
Je savais ce réseau développé, mais jamais autant qu’il ne l’est. Si on me demande d’identifier la plus grande force du Québec, je n’aurais aucune difficulté à identifier ce réseau comme celle étant la plus significative. Significative, parce que son apport est concret, palpable, quotidien.
Je n’ose imaginer ce que serait notre société sans l’apport des milliers d’organismes communautaires qui, avec des budgets de misère, des salaires de crève-la-faim et la nécessité de compter sur de nombreux bénévoles, réussissent à faire des miracles et surtout, à faire la différence pour ceux et celles qui en ont besoin.
Sans cette toile qui ramasse tout ce que nos deux vedettes (l’économie et la finance) laissent tomber, la pauvreté, la misère et la détresse nous sauteraient aux yeux. Nous en aurions et verrions bien plus que l’on serait capable d’en supporter.
J’ai aussi compris, durant cette courte période de deux mois, la signification de l’entraide. Un mot que l’on oublie au fur et à mesure que nos revenus et nos ressources s’améliorent, mais qui s’avère d’une importance capitale pour les personnes les plus démunies et vulnérables. C’est souvent cette entraide qui les garde en vie, qui fait que celle-ci a une valeur.
Mais pourquoi la notion d’entraide n’est-elle associée qu’à la misère ou la pauvreté? Pourquoi ne pourrait-elle pas s’appliquer à une plus large échelle? Comme si nous avions confié tacitement la responsabilité et l’implication citoyenne au milieu communautaire . . . Pour mieux s’en laver les mains, pour se déculpabiliser, pour se concentrer sur nos petites affaires, notre petit nombril.
Mais imaginez un seul instant la force de notre société si l’entraide devenait une valeur commune? Si elle était élevée au rang de l’économie et de la finance? Nous serions, à ce moment, la meilleure société au monde.
Je crois que c’est possible d’y arriver. Avec du temps, des efforts et des gens de bonne volonté. Nous en avons les moyens et la capacité.
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http://blogues.aqps.info/semaine/2013/02/04/et-si-l%E2%80%99on-etait-juste-un-peu-meilleur/
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