SOS-URGENCE

VOX POP

Croyez-vous toujours possible que l’urgence du CLSC de St-Jean-Port-Joli redevienne comme auparavant, c’est-à-dire une urgence ouverte 24 heures sur 24?

Article du Journal L'Oie Blanche (12 juin 2012)

UNE OPÉRATION SÉDUCTION QUI COÛTE DES SOUS...

Photo: Manon Leclerc, porte-parole du comité SOS Urgence, Claude Duval et Johanne Pelletier, bénévoles pour le comité de séduction, devant la pancarte située au cœur du village de Saint-Jean-Port-Joli.

La compétition est féroce pour charmer les médecins. Partout au Québec, les différents comités de séduction des institutions de soins de santé s’arment de leurs beaux atours pour convaincre les docteurs. Mais à quel prix?

Afin de convaincre les jeunes docteurs à s’établir dans la région et exercer leur profession au CLSC de Saint-Jean-Port-Joli, le comité Séduction présentera sous peu un dépliant, adjoint d’une clé USB faite en bois, présentant les attraits et la qualité de vie de notre coin de pays. Le document sera distribué lors des salons des médecins de Québec et Montréal, respectivement en juillet et en septembre. Des efforts sont également déployés pour charmer les docteurs qui viennent effectuer du dépannage au CLSC. Plusieurs y viendront cet été à ce titre, et le comité Séduction ne laissera pas passer le bateau.

À la recherche de financement

Pour développer ses outils promotionnels et cette compagne de séduction, Johanne Pelletier et Claude Duval, bénévoles sur le comité Séduction de Saint-Jean-Port-Joli, ont largement donné de leur temps. Maintenant, reste le financement à trouver. Quelques municipalités ont déjà consenti à octroyer un montant établi pour chaque citoyen. Saint-Jean-Port-Joli, Sainte-Louise, Saint-Roch-des-Aulnaies, Saint-Aubert et Saint-Damase ont accepté de contribuer. Saint-Cyrille a pour sa part refusé. L’Islet a également décliné l’invitation. Dû à sa localisation, à mi-chemin entre St-Jean-Port-Joli et Montmagny, et à la présence d’une coopérative de santé, la décision n’a pas penché en faveur du comité Séduction. «Les citoyens auraient payé doublement pour les services de santé», a expliqué André Caron, maire de l’Islet. Prochainement, Raymond Bégin, également bénévole au comité Séduction, fera la tournée des entreprises de la région afin de solliciter leur appui financier.

Un combat à plusieurs niveaux

Ce combat pour sauver l’urgence du CLSC de Saint-Jean-Port-Joli, Manon Leclerc le porte fièrement sur ses épaules. Encore aujourd’hui, elle se bat particulièrement pour le Sud de L’Islet, qui a perdu son urgence et «qui ne reverra jamais le jour. On doit franchir cette première étape, celle de recouvrir un service d’urgence 24 heures sur 24 au CLSC de Saint-Jean-Port-Joli», a affirmé Mme Leclerc. «Mais le travail ne s’arrête pas là. Ensuite, il faut continuer à travailler au niveau politique pour faire changer la façon dont les choses fonctionnent».

Cette problématique n’est pas uniquement locale, mais également provinciale. La manque de ressources est récurent dans plusieurs régions du Québec. Le contingentement des permis octroyés aux médecins crée un effet de rareté, au détriment des régions, qui doivent attirer, par le biais de campagne de séduction, des docteurs dans leur patelin.

Dans l’attente d’un échéancier

Un document a été déposé lors de la rencontre du 4 mai dernier auprès des partenaires de la table de concertation, dont fait partie le député Norbert Morin, le CSSS, le CLD et la MRC. Le comité SOS Urgence demande l’augmentation des heures d’ouverture de l’urgence, la présence d’une infirmière qui répondrait aux patients en l’absence d’un médecin de garde, et l’augmentation de la disponibilité des ambulances dans l’Islet-Nord. Le comité souhaite qu’un échéancier soit établi afin de donner suite à leur requête. La prochaine réunion aura lieu le 14 juillet. Les chances de voir ce calendrier à l’ordre du jour sont plutôt faibles, selon la porte-parole, qui se dit prête à mobiliser de nouveau la population. Il est clair qu’aux prochaines élections provinciales, le comité SOS Urgence souhaite faire de cette cause l’un des enjeux cruciaux de la campagne dans la région.