AIDE AUX TRAVAILLEURS ACCIDENTÉS

Nouvelle publiée dans l'Oie Blanche le 20 juin 2012 .

25 ANS AU SERVICE DES TRAVAILLEURS ACCIDENTÉS

L’Aide aux Travailleurs Accidentés (ATA) a tenu sa vingt-cinquième assemblée générale annuelle le 5 juin dernier.  Depuis sa fondation en 1987, l’ATA a répondu aux demandes de milliers d’accidentés. D’abord présente dans les MRC de Kamouraska, L’Islet et Montmagny, l’ATA a rapidement reçu des demandes de tout le Bas-Saint-Laurent ainsi que de la grande région de Lévis-Québec. L’ATA demeure une association unique dans l’Est du Québec. Le fait que 60 % des travailleurs et travailleuses du Québec ne soient pas syndiqués justifie amplement l’importance d’une telle association.

L’ATA compte plus de 500 membres dont  70 % sont des hommes. Les travailleurs proviennent de tous les secteurs des activités économiques.  Plus de la moitié des dossiers concernent des accidents qui se sont produits depuis 2009.  Certains dossiers réfèrent cependant à des événements datant d’avant 1990.  Certains accidents ont donc un impact majeur sur la vie des travailleurs et travailleuses. L’association évalue à plus 1200 les personnes rejointes directement durant la dernière année incluant les services aux membres ainsi que les personnes rejointes par le biais des différentes activités ouverte à la population en général.

Au cours de la dernière année, 556 accidentés ont fait appel à l’ATA qui a ainsi logé ou reçu plus de 8400 appels téléphoniques.  Les membres ont effectué près de 900 visites au local de Saint-Jean-Port-Joli soit pour rencontrer une intervenante ou un avocat dans le but d’obtenir un avis juridique. Habituellement, les membres ont droit à un suivi jusqu’au moment où le dossier devra être plaidé si nécessaire. Les rencontres avec un avocat spécialisé en droit du travail permettent à  un accidenté de prendre une décision éclairée quant à l’orientation à donner à son dossier.

La situation difficile des accidentés

Les intervenantes de l’ATA constatent que les accidentés ont de plus en plus de difficultés à réintégrer le marché du travail après un accident.  En effet, nos statistiques de la dernière année indiquent que 70 % des travailleurs se retrouvent sans emploi après un accident. Ils ont alors recours à l’assurance-emploi, à l’assurance-salaire, à des prestations de la Régie des rentes du Québec ou à l’aide sociale.  Certains n’étant éligibles à aucun de ses programmes se retrouvent sans aucun revenu et ce parfois pour une période prolongée. L’appui des conjoints est alors essentiel.

La situation d’un accidenté demeure toujours très précaire autant sur le plan financier, médical que psychologique.  En effet, les préjugés envers les accidentés du travail sont toujours bien ancrés au sein de la population.  Les personnes accidentées doivent « travailler fort » pour réintégrer leur emploi ou une place sur le marché du travail.  Un accident du travail constitue trop souvent une « tache » dans le curriculum vitae.  C’est pourquoi de nombreux travailleurs et travailleuses hésitent à déclarer un accident ce qui peut devenir un facteur de refus de la part de la CSST et occasionner bien des démarches supplémentaires.

Une retraite soudaine et imprévue

Durant la dernière année, grâce à une subvention fédérale, l’ATA a réalisé diverses activités sous le thème d’une retraite soudaine et imprévue.  En effet, suite à un accident ou une maladie de nombreux travailleurs et travailleuses se retrouvent dans l’obligation de prendre une retraite forcée donc prématurée.  Les membres mais aussi la population ont donc été conviés à différents ateliers sous forme de témoignages, de séances d’informations au sujet de la Régie des rentes ou des droits des accidentés. Plus 110 personnes ont participé à ces activités qui se sont tenues dans différentes MRC desservies par l’ATA.

Dépôt d’une pétition

La semaine dernière, le député André Simard déposait à l’assemblée nationale, une pétition, initiée par l’ATA, de près de 400 noms réclamant une hausse du remboursement des frais de déplacement par la CSST et la SAAQ.  Présentement ces organismes remboursent aux accidentés la somme de 14,5 cents le kilomètre pour les visites médicales, les traitements et les déplacements occasionnés pour les rencontres ave un agent.

L’importance de réagir rapidement

L’ATA tient à rappeler aux accidentés que les agents d’indemnisation et de réadaptation de la CSST sont d’abord des administrateurs d’un régime d’assurance entièrement financé par les employeurs. Suite à un accident, les travailleurs qui éprouvent des difficultés particulières ont intérêt à demander à leur médecin de les référer à un travailleur social ou à un psychologue. 

Aussi, afin d’éviter de nombreuses complications, il est important de communiquer avec l’ATA dès qu’un accident survient. Vaut mieux prévenir que de s’enliser…

L’ATA offre principalement des services d’information, de support technique, d’ateliers d’entraide,  d’écoute, de représentation auprès de la CSST et de la Commission des lésions professionnelles ainsi que des références juridiques et médicales. Nous supportons également les personnes qui éprouvent des difficultés suite à un refus de la RRQ ou à l’application des normes du travail (congédiement, harcèlement, etc.). Pour information sur les services disponibles, communiquez au 418-598-9844.

Source : Micheline Pelletier, coordonnatrice de l’ATA

Photo (de gauche à droite):

Robin Thériault: secrétaire
Roger Pelletier: administrateur
Claude Chouinard: administrateur
Roland Goudreau: administrateur
Marie-Ève Picard: intervenante
Micheline Pelletier: coordonatrice-intervenante
Réal Poulin:vice-président
Donia Royer:président