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samedi 25 juillet 2020

FILLETTE POIGNARDÉE À MONTRÉAL LA MÈRE ACCUSÉE DE MEURTRE


FILLETTE POIGNARDÉE À MONTRÉAL

LA MÈRE ACCUSÉE DE MEURTRE

La mère de la fillette de 6 ans poignardée dans l’est de Montréal a été accusée du meurtre non prémédité de son enfant, vendredi matin. Il s’agit du quatrième enfant tué par un de ses parents depuis quelques mois au Québec. Des experts croient que la pandémie pourrait avoir joué un rôle dans ce phénomène.
Puisque l’accusée, une femme de 36 ans, est toujours alitée à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, elle a comparu par téléphone devant la juge Mélanie Hébert au palais de justice de Montréal, vendredi matin. C’est un enquêteur de police qui a dû lui tendre un téléphone pour sa comparution. Dès que ce sera possible, elle sera envoyée dans un centre de détention.
Une ordonnance de non-publication interdit de nommer la petite victime et, par extension, nous empêche de dévoiler le nom de sa mère, qui a une autre fille.
L’avocate de l’accusée, MElfriede Duclervil, a souligné que la situation était « traumatisante » pour sa cliente. On ignore encore les circonstances du drame.
« On comprend que toute comparution dans ces circonstances est traumatisante, pour n’importe qui », a-t-elle déclaré.
La procureure de la Couronne, MAnne-Andrée Charette, a demandé qu’on impose à l’accusée une interdiction d’entrer en contact avec son autre fille et avec son ex-conjoint, le père de la victime.
Les évènements sont survenus dans la nuit de mercredi à jeudi rue Desautels, près de la rue Hochelaga, dans le secteur de Longue-Pointe. Les policiers ont été alertés par un appel au 911 vers 3 h. Arrivés sur place, ils ont trouvé l’enfant gravement blessée et la mère, qui se trouvait à l’extérieur du bâtiment, en état de choc. La jeune fille a été transportée d’urgence dans un centre hospitalier où sa mort a été constatée quelques heures plus tard.
UN LIEN ENTRE HOMICIDES INTRAFAMILIAUX ET PANDÉMIE ?
Depuis le début de la pandémie au Québec, au moins quatre enfants ont été tués par un de leur parent. Il y a eu l’affaire Martin Carpentier, qui a donné la mort à ses filles Norah et Romy, respectivement âgées de 11 et 6 ans, avant de se suicider. Une Montréalaise est aussi accusée du meurtre non prémédité de sa fille de 11 ans, dans le quartier Villeray, ainsi que d’avoir tenté de tuer sa fille cadette en la poignardant. Cette semaine s’est ajouté le meurtre de cette jeune fille, également poignardée.
« Il y a possiblement eu plus de filicides [homicides d’un enfant commis par un parent] dans les derniers mois et on peut penser que la pandémie a joué un rôle [dans cette situation] », évoque Gilles Tremblay, président du comité d’experts qui a publié un rapport sur les homicides intrafamiliaux en 2012. « Entre autres parce que c’est un contexte où les parents sont 24 heures sur 24 avec les enfants. »
Pour ce professeur retraité de l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval, il est possible de faire « un parallèle avec les centres de suicide, où on rapporte une hausse potentielle de suicides durant la pandémie. Nécessairement, si ça joue sur le nombre de suicides, il y a des chances que ça vienne aussi jouer sur le nombre d’homicides ».
Julie Laforest, conseillère scientifique en prévention de la violence à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), ne serait pas prête à affirmer qu’il y a un lien entre la pandémie et les filicides puisque, en général, plusieurs facteurs expliquent les crimes de cette nature. « Mais c’est sûr que la crise sanitaire est un facteur de risque de maltraitance envers les enfants », souligne l’experte.
« Toutes les mesures prises par les gouvernements pour contrer la pandémie ont engendré un stress économique important, conjugué à une présence accrue des enfants à la maison. »
— Julie Laforest, conseillère scientifique en prévention de la violence à l’Institut national de santé publique du Québec
L’INSPQ a calculé que sur une période de 10 ans (de 2007 à 2017), il y a eu 56 filicides au Québec. En moyenne, il y aurait donc près de six homicides par un parent par année dans la province.
Contrairement aux autres types d’homicides intrafamiliaux, commis majoritairement par des hommes, un nombre comparable de femmes et d’hommes commettent des filicides. « Ça tourne autour de 55 à 60 % des filicides qui sont faits par des hommes », indique Julie Laforest.
Gilles Tremblay souligne qu’il est possible de prévenir un nombre important d’homicides. Pour ce faire, les citoyens ne doivent pas hésiter à venir en aide à une personne de leur entourage qui semble en détresse. « Il y a plein de situations qui ont été évitées parce qu’il y a eu des interventions à temps », affirme-t-il.
Tout comme le Québec a réussi au cours des dernières années à diminuer « son taux de suicide en étant davantage proactif », il est persuadé que si collectivement on fournit autant d’efforts à propos des homicides intrafamiliaux, « on va réussir à [en] faire diminuer le nombre ».
Si vous avez besoin de soutien ou avez des idées suicidaires, vous pouvez composer le numéro sans frais suivant pour parler à quelqu’un : 1 866 APPELLE.
« UNE PEINE SANS NOM »
Un sergent du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) faisant partie de ceux qui sont intervenus dans la nuit de mercredi à jeudi dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve a livré un long témoignage sur Facebook pour rendre hommage à ses collègues, aux premiers répondants, aux répartiteurs et aux analystes du 911. « Je les ai vus faire tout ce qui pouvait être fait pour sauver cette petite fille. Je les ai vus assumer leurs responsabilités, leurs engagements, leur devoir pour la protection de la vie humaine, pour la recherche des auteurs des crimes et pour toutes les responsabilités légales qui suivent une intervention de ce genre », a-t-il écrit.
À propos de la jeune victime, il a confié : « J’ai vu avec une peine sans nom s’éteindre abruptement la vie d’une petite fille vers trois heures du matin. J’ai vu ses petits yeux ouverts une dernière fois alors qu’elle quittait pour l’hôpital, alors qu’on la descendait en civière. Une petite fille qui a dû se demander jusqu’à ses derniers instants pourquoi, dans la sécurité de sa maison, des pièces qui lui étaient familières, où elle avait connu des joies, du bonheur, une vie… pourquoi un proche lui faisait du mal et éteignait les lumières pour la dernière fois. »
Le sergent du SPVM a aussi raconté la difficulté émotionnelle que cause ce type d’interventions pour ces professionnels. « Une fois la situation contrôlée, le périmètre établi, les démarches d’enquête entreprises, je les ai vus se regrouper et pleurer la mort injuste d’un autre petit ange », a-t-il écrit à propos de ses collègues. « Ces chevaliers ont une armure, mais ils doivent tout de même la déposer parfois pour panser leurs plaies et reprendre leurs forces. »
— Véronique Lauzon et Vincent Larouche, La Presse
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