Le pouvoir de votre communication d'influence
Quand vous pensez à la communication d’influence, cela peut venir avec une méfiance, une crainte, qui est liée au pouvoir que vous reconnaissez à la persuasion et à la communication. Après tout, l’influence est un pouvoir d’agir sur ce qu’une personne pense ou connaît.
C’est aussi un pouvoir d’agir sur ses perceptions, ses attitudes, ses opinions et éventuellement sur ses comportements, ses habitudes, ou sur la mobilisation de cette personne.
Certains facteurs vont faire en sorte que votre pouvoir d’agir aura plus ou moins de force :
- La qualité de vos arguments ;
- Votre position sociale (êtes-vous en position de pouvoir) ;
- Votre relation ;
- Les préconceptions et les émotions.
Ce sont tous des éléments qui entrent en compte dans votre processus de persuasion et d’influence pour agir sur ce que vous connaissez, sur ce que vous pensez ou éventuellement sur ce que vous êtes convaincu de faire.
Est-ce qu’il est éthique d’influencer un décideur pour le rallier à votre cause? Différentes voies sont offertes par les traditions de la philosophie morale pour répondre à votre question, et elles se résument à : « oui, mais ». La façon dont vous utilisez votre pouvoir et votre respect des limites éthiques doivent faire en sorte de respecter la liberté de penser et d’agir des gens à qui vous vous adressez.
Est-ce que la fin peut justifier les moyens? Difficile d’argumenter sur le fait que « la cause fait foi de tout ». Lorsque vous défendez une cause, celle-ci vous semble toujours assez bonne pour être défendue et mise de l’avant. Juger vos moyens en fonction de la fin attendue doit donc être nuancé.
Il faut dire qu’en démocratie, il est essentiel que votre communication d’influence qui s’exerce auprès de nos décideurs se fasse en toute transparence. Elle doit clairement énoncer les buts que vous poursuivez (vous devez être prêt à les énoncer sur la place publique, même chose pour vos arguments), mais aussi sur les moyens que vous comptez prendre pour faire avancer votre cause.
Personne ne souhaite que les gens qui sont élus pour nous représenter ne deviennent la cible de toutes sortes de groupes d’intérêt, et qu’au lieu de débattre d’enjeux sur la place publique, ceux-ci se livrent une lutte à porte fermée, à l’insu de la population, qui ne serait alors pas en mesure de comprendre les décisions qui sont prises par les élus ni de participer à la vie publique.
Or, si on regarde du côté des mouvements citoyens, des organisations de la société civile, on peut aussi se dire que dans le cadre du débat démocratique, il est légitime, lorsque des groupes se mobilisent autour d’un problème qui les concerne, qui les préoccupe, qu’ils puissent communiquer avec les personnes qui occupent des positions de pouvoir ou d’autorité pour essayer de les rallier et de faire entendre leur cause.
Est-ce que la communication d’influence équivaut à de la manipulation? La manipulation, c’est lorsqu’on utilise des moyens détournés, le plus souvent pour notre propre profit, pour amener une personne à prendre une décision, ou à agir d’une autre façon que celle qu’elle aurait choisie en toute connaissance de cause. Qu’aurait fait cette personne si elle avait pu agir librement en fonction de ses propres valeurs, et non pas en étant sujette à des moyens détournés ou jugés non éthiques? En utilisant de tels moyens, on ne respecte pas la liberté de penser ou d’agir de la personne que l’on souhaite influencer.
On en vient à dire que la communication d’influence n’est en soi ni une manipulation, ni un moyen non-éthique de rallier un décideur. Sur le plan démocratique, chercher à influencer un décideur pour le rallier à sa cause est une intention justifiée; l’important est d’agir de façon transparente, honnête et de respecter des limites éthiques claires.
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