Soigner
ses employés
Richard Branson,
patron du groupe Virgin, aurait récemment déclaré : » Soignez vos
employés et ils soigneront votre business. C’est aussi simple que ça ».
Dans notre pratique
quotidienne, après plus de 5000 dossiers, nous constatons régulièrement que
certains patrons soignent effectivement leurs employés et que leur philosophie
d’entreprise rime avec respect, reconnaissance et bien-être au travail. Si un
accident du travail se produit chez eux, les travailleurs et travailleuses
accidentés sont bien supportés. Le retour est travail est souvent plus rapide
et ce autant dans l’intérêt de l’entreprise que dans celui des salariés impliqués. En cas de litige, les parties s’entendent
généralement assez bien pour éviter les recours devant le tribunal.
Dans ces entreprises
les travailleurs et travailleuses n’ont généralement que de bons mots pour leur
employeur et respectent l’entreprise comme si elle leur appartenait. Les
mésententes entre employés sont moins susceptibles de se produire et si le cas
se présente, le patron s’empresse de rechercher des solutions à la satisfaction
de tous.
Au contraire
certaines entreprises adoptent une attitude, disons, moins bienveillante envers
leurs salariés. Ils exercent beaucoup de pressions, exigent des rendements
parfois difficiles à atteindre, ne tiennent pas compte des contraintes
personnelles et ne sont pas toujours à l’écoute des doléances des travailleurs
et travailleuses. Dans ces milieux de travail, les conflits sont plus susceptibles
d’apparaître parce que les employés sont plus stressés et surtout parce que
personne ne prend au sérieux l’importance d’une bonne ambiance de travail.
Ces mêmes entreprises
auront aussi une toute autre façon de gérer les dossiers CNESST, feront des
pressions indues pour un retour prématuré, ne respecteront pas toujours les
assignations temporaires et contesteront systématiquement toutes les décisions
de la CNESST rendues en faveur des travailleurs. Les accidentés vivront de la
culpabilité et un stress énorme qui pourraient retarder le moment de la
consolidation de leur lésion et par le fait même prolonger la période d’arrêt
de travail.
De même, les
plaintes pour harcèlement et congédiement surviennent plus souvent dans un
milieu de travail empreint d’insatisfaction où les salariés se sentent plus ou
moins appréciés et respectés. Les conflits entre les travailleurs et
travailleuses ne sont pas pris au sérieux, on laisse les salariés s’arranger
entre eux jusqu’à ce que le climat dégénère et mène à une situation critique
qui peut se traduire par des congés de maladies et même au dépôt de plaintes à
la Commission des normes du travail.
Aussi, lorsque des
milieux de travail procèdent à des restructurations ou des fusions qui visent
principalement la coupure de postes, des employés devenus surnuméraires sont
invités à quitter. Parfois directement en leur offrant une compensation mais trop
souvent de façon plus subtile, en exerçant des pressions, en remettant en cause
les compétences ou en fixant des rendements difficiles ou impossibles à
atteindre.
Il devient alors
difficile pour ces travailleurs en sursis de bien soigner la business de leur
patron puisque leur présence même au sein de l’entreprise est remise en
question. La situation peut alors dégénérer et prendre la forme de harcèlement
ou de congédiement déguisé.
Micheline Pelletier, coordonnatrice
de l’Aide aux Travailleurs Accidentés-
ATA
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