Saint-Jean-Port-Joli70$ pour nourrir une famille monoparentale: impossible?
Publié le 16 octobre 2013 à 12 h 08
Auteur : Stéphane Tremblay
Auteur : Stéphane Tremblay
Imaginez faire l’épicerie pour votre famille avec 70 dollars par semaine. Dans le cadre de la semaine internationale de la pauvreté, le Groupe de réflexion et d'action contre la pauvreté de Montmagny-L'Islet tentent de démontrer que le quotidien des familles monoparentales est un véritable défi. Le député fédéral François Lapointe s'est prêté au jeu.
Après avoir feuilleté les rabais dans la seule circulaire, le député François Lapointe débute son épicerie. Il a 70$ pour nourrir son adolescent de 13 ans et lui-même pendant une semaine. L’objectif : 42 repas, en plus des collations. Il commence par la grosse poche de riz.
‘’Je vais acheter quelques pommes, les moins chers pour un fruit dans les lunchs à mon gars, mais je ne peux pas faire mieux, je ne peux pas acheter de sac’’, mentionne François Lapointe, député NPD Montagne-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup.
Rapidement, il doit faire des choix entre l’essentiel et le nécessaire.
‘’Je ne peux pas profiter des prix, je vais en prendre 2 de même et je vais enlever les cannes de tomates. Je ne peux pas profiter, je ne peux pas me payer les deux spéciaux’’.
Les légumes sont beaux et frais, mais resteront sur les étagères. Même chose pour des collations. Le budget est dépassé.
‘’2 pour 5$, je n’ai pas le 5$, je n’ai pu le 5$, je ne l’ai pu le 5$’’
Même s’il a compté à la cenne près, une dizaine d’articles ont dû être retirés du petit panier pour ne pas dépasser les 70$.
‘’Avec ça on dépasse, enlève un jus’’
Le plus difficile pour un père est de rationner son ado en pleine croissance.
‘’Ça je trouve ça terrible à l’idée qu’il faut faire ça, tu as deux toasts étirer ça pendant une semaine, tu as beau mettre de l’eau dans, ça fait qu’après deux jours c’est fini et c’est de l’eau pour le reste de la semaine. Dire ça à un ado qui a ses chums à l’école qui ont du jus tous les matins’’
Chaque jour, la famille devra se priver et user d’ingéniosité.
‘’C’est un pilon de poulet, l’autre moitié va te servir de lunch le lendemain, ça doit être vraiment, mais vraiment très dur’’.
Le défi du panier à 70$ est de taille, mais imaginez les familles sans voiture qui vivent dans les villages sans supermarché. Elles payent leur nourriture 10% de plus dans un dépanneur. Le même défi devient donc impossible. Et c’est la triste réalité de bien des familles québécoises.
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