C'est urgent d'arrêter de ne rien faire
C'est comme ça que ça s'passe dans le temps des fêtes. Avant on a droit à des reportages sur les collectes de denrées pour les démunis, des émissions pour nous faire penser à ceux qui seront seuls durant les fêtes, les p'tits vieux. Nous avons aussi des reportages sur le black friday et le black monday pour être bien certain que nous allons être tenté de dépenser. Pourquoi pas aussi des reportages sur le plaisir des achats de dernières minutes, des retardataires (si vous n'avez pas dépensé beaucoup là vous commencez à vous sentir coupable). Et puis le jour même, des reportages montrant que les denrées ont été distribuées, des vieux et des démunis heureux de ne pas avoir été oubliés.
Bye bye, à l'an prochain! Pas si vite, ce n'est pas fini. Après les fêtes... ben là il faut payer. Les reportages sur l'économie, l'endettement des familles et les régimes alimentaires. « Le revenu disponible par ménage en 2011 dans les MRC de Montmagny et de l’Islet était bien en deçà de la moyenne provinciale. »(1)
Quand c'est proche de nous ça frappe mais cette année une donnée mondiale m'a frappée en plein front : « Le tiers des aliments produits chaque année dans le monde - soit 1,3 milliard de tonnes - est gaspillé, selon un rapport publié hier par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) » (2) . D'autres sources parlent de 40% (3).
Test
Il faut agir mais par où commencer? Ouvrez le frigo et demandez vous si tout est encore bon. Nous avons collectivement fait des progrès avec les déchets, nous recyclons plus; en plus des bacs vert et bleu nous en aurons peut-être un autre pour le composte. Commencer par chez soi c'est toujours une bonne idée mais cela n'aura pas une grande influence sur le gaspillage mondial. Sans compter que cela ne donne absolument rien aux démunis. Toutefois certains estiment : « comme dans les autres pays industrialisés, environ 30% des aliments disponibles en Suisse sont perdus tout au long de la chaîne alimentaire. Presque la moitié de ces pertes sont à mettre au compte des consommateurs finaux » (4)
On mange du beau
On aime bien parler de souveraineté alimentaire mais il faudrait aussi parler de sécurité alimentaire, que tous puissent avoir accès à des aliments sains et en quantité.
Ce n'est pas en un seul texte qu'on arrivera à la solution mais voici quelques réflexions sur des éléments qui sautent aux yeux. Vous y avez tous pensé déjà... nous avons été éduqué à ne manger que la belle tomate ronde, la belle carotte droite. « Nous vivons dans un monde de gâtés, les clients achètent avec les yeux. » (5) Un producteur de porc m'a déjà dit qu'au Québec on achète des prix pas des produits, si le paquet est moins cher venant du Mexique c'est celui-là qui gagne. C'est en train de changer dites-vous? Peut-être mais faudra avoir les moyens de changer. Si je n'ai pas les moyens d'acheter plus cher? Votre revenu familiale va augmenter de combien cette année? Votre pensions de combien? Vos taxes municipales de combien?
Ces rejets (même certaines boîtes de conserve trop cabossées sont rejetées) contribuent au gaspillage mondial. Dans certains cas ces produits peuvent se retrouver dans les différentes « Moissons »... si la chaîne d'alimentation ou la « marque » ne risque pas de souffrir de ces produits moins beaux. La peur de la poursuite.
La date
Le gaspillage vient aussi de la date de péremption. Abolissons la date! Pas si vite. L'industrie agroalimentaire est responsable d'une part du gaspillage. Elle met des dates de péremption hâtives afin de se protéger contre les poursuites, ce qui envoie au rebut des aliments encore sains. «La technologie pourrait aider: il existe des étiquettes qui changent de couleur quand les aliments contiennent trop de bactéries», a-t-il indiqué. (6)
Il faut bien avouer que cette date de péremption nous aide à savoir si un aliment est sain. On pourrait « inciter les commerçants, non pas à revoir le système de dates de péremption mais plutôt à «améliorer la gestion des stocks en retirant bien plus tôt les produits des rayons, avant leur date limite, pour mieux les redistribuer vers l'aide alimentaire» (7)
Alors, qu'est-ce qu'on fait?
Voilà la grande question. Vas-y Don Quichote! Attaquons le premier moulin à vent venu. J'ai de la difficulté à croire qu'on ne peut rien faire.
Dans les prochaines semaines plusieurs reportages et entrevues à venir pour tenter de trouver une solution à notre mesure, à notre portée. Pourquoi pas une coop de solidarité alimentaire, pas seulement pour ceux qui utilisent les comptoirs alimentaires, pour tous, nous sommes tous dans le besoin... dans le besoin de faire des économies. Une coop ou dans les marchés actuels une section pour les carottes croches et les tomates mal aimées. Favoriser l'achat local avec une organisation locale (chapeautée par notre MRC). Des cuisines collectives.
En attendant revoyez le reportage que j'ai publié lors de l'Action de grâce.
Références des idées et citations dans ce texte :
- Revenu disponible des ménages: La Côte-du-Sud loin derrière la moyenne http://www.hebdosregionaux.ca/chaudiere-appalaches/2012/12/31/la-cote-du-sud-loin-derriere-la-moyenne
- http://www.swissinfo.ch/fre/societe/Le_grand_gaspillage_alimentaire.html?cid=34184380
Source : http://lavieenregion.typepad.com/lvernouvelles/2013/01/14-1.html
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