Tuerie à Toronto:
Un geste contre les femmes
Antiféministe. Misogyne. Machiste. Phallocrate. Sexiste. Des mots qui font peur. Des mots qu'on évite. Des concepts que l'on ignore, comme si cela n'existait pas. Pourquoi des hommes tuent encore des femmes, dans le but de revendiquer leur droit de «mâle alpha»? Qu'est-ce qui motive ces Marc Lépine, Elliot Rodger et Alek Minassian de ce monde?
« Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours » - Benoîte Groulx.
Ne faisons pas de déni, la misogynie, ça existe. Ça fait souvent des victimes. Pas juste en Inde ou en Afrique. Les femmes du Québec, du Canada, ne sont pas à l'abri de violences sexistes. Ce ne sont pas des «incidents» ou des cas isolés. Que ce soit sous forme de meurtres, de viols, de mutilations génitales, de harcèlement ou de «mansplaining*», les gestes contre les femmes sont omniprésents.
Nous vivons dans une société qui tolère la violence faite aux femmes... mais qui s'indigne lors des actes plus «flamboyants» ou réagit lors de mouvements importants, comme le #MoiAussi. Cependant, nous ne devrions pas attendre un geste démesuré avant d'entrer en action. Grand nombre de ces hommes violents tiennent des propos sexistes quotidiennement et affichent leurs couleurs via, par exemple, leur page Facebook. La moindre des choses serait de réagir à ces paroles et ne pas tolérer cette violence. AVANT qu'il ne soit trop tard. Pas après.
Pour briser ce cercle de violence, il y a des solutions. Il faut faire de l'éducation, arrêter de tolérer les propos anti-femmes, laisser la place à l'égalité, au respect, à la parité homme/femme et poursuivre l'amélioration du droit des femmes. Car le combat n'est pas fini. Même ici, dans notre pays favorisé.
Au CALACS, nous entendons et voyons quotidiennement la violence faite aux femmes. Les agressions sexuelles sont directement liées à la prise de pouvoir que certains hommes se permettent sur les femmes. Si toutes celles qui ont été harcelées sexuellement ou agressées s'affichaient, on pourrait donner aux gens une idée de l'ampleur du problème. Si tous ceux qui voient des gestes de violence ou qui entendent des propos dénigrants réagissaient, on pourrait changer le monde.
Arrêtons de nous fermer les yeux: la violence faite aux femmes existe encore en 2018. On en a encore eu la preuve, lors de la tuerie à Toronto, le 23 avril dernier.
*Mansplaining: c’est quand un homme explique à une femme d’un ton condescendant, sur un sujet qui la concerne elle, qu’elle a tort de penser ce qu’elle pense, de dire ce qu’elle dit.
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